Le goût du bleu
Parmi les axes forts qu'institua le paysagisme, il y a la couleur bleu.
L'obtention horticole sanctionne une série de sélection sur mutation qu' opère l' autorité paysagère. Qui, en effet, décida que la couleur bleu turquoise envahirait le paysage? C'est certainement le pépiniériste qui jubila le premier de proposer au paysagiste un arbre aux couleurs inhabituelles qui serait par la suite proposé au particulier. De même, les feuillages panachés (apparition dans le limbe de la feuille de cellules parasites qui ne produisent pas de chlorophylle et demeurent blanches) sur lierre, géranium ou Chlorophytum est apparu d'une nouveauté choquante et fit se ruer le goût commun pour des plantes hors du commun.
Oui la rareté suscite le désir et les envies de collections. Mais ces exceptions sont maintenant de règle et structurent les plus pisseux de nos paysages, des fenêtres et balcons à l'entière colline de Fourvière....
Ce goût ( imposé ? subi ? ) prononcé pour les feuillages glauques des Cèdres, Cyprès de l' Arizona, Sapins de Douglas et autres Genévriers nous offre maintenant de particuliers paysages urbains: immanquablement associé à ces arbres vous trouverez une surface bétonnée verticale, une pelouse envahie par les mousses tondue et engraissée à grands frais, un éclairage urbain de type "sphère" et l'odeur d'excrétion canine.
Dans le cas de ces arbres bleus, qui composent jusqu'à 50 % nos espaces plantés, la coquetterie est naturelle et génétiquement fixée: il ne s'agit pas de mutation apparue un jour et entretenue par la sélection ou le bouturage, comme la cristation, la panachure, la couleur rouge, la transformation des étamines en pétales.... Ces arbres composent donc dans leur aire d'origine des populations naturelles.....
En attendant de rencontrer de vieux sujets de Cyprès de l' Arizona accrochés à une pente raide et caillouteuse le long d'une autoroute américaine, apprécions ces masses de feuillage qui s'entrechoquent:
Cyprès Thuja