portrait
Il y a dans le film documentaire ARBRES (2002) de très beaux portraits de plantes, où les réalisateurs mettent en valeur le temps qui entoure l’arbre. Ainsi, la caméra montre, pendant plusieurs minutes, un vieil arbre majestueux au croisement de deux routes poussiéreuses d’une ville d’Afrique. L’activité est foisonnante à ses pieds : voitures, bicyclettes, bus, passants, klaxons. Après plusieurs minutes, nous rentrons véritablement dans le temps de l’arbre et, comme dans une pose longue, l’activité humaine devient pour notre œil las un marasme flou auquel nous ne prêtons plus attention et qui met en exergue la créature terrible et majestueuse qui préside à ce défilement depuis plusieurs dizaines d’années…
Ce Viburnum de la rue Michelet au Puy en Velay (43), s’il doit plus son port légèrement tabulaire d’acacia à un taille-haie qu’à un kudu, préside lui aussi au brouhaha quotidien des clients de la pharmacie et des usagers de la ligne 4, et peut être vu comme une entité silencieuse qui nous surveille et nous survivra.
Moins spectaculaire que le Baobab, il demanderait un effort supplémentaire de regard. Mais c’est possible.